Si je suis les rues, je vais me perdre

Il y a eu un geste, une posture : accroupie, comme on se prosterne, humble, face à quelque chose qui dépasse. Et ce qui dépasse, c’est cet acte, simple, de faire.
Des mouvements lents, au ras du sol, appliqués, qui s’affinent et qui, au commencement étaient une vision d’écoulement dans les rues de Saint-Laurent-des-Arbres.
Mais le vernis.
Et le vernis est transparent, presqu’invisible et aussi une colle, il agglomère, il a permis de construire, des petits territoires, pris sur le vif du passage du pinceau, arrêtés, tels une image fixe.
Alors il s’est agi de temps suspendu.
Jouir d’une intimité de vue, de point de vue, de présence au lieu.
Il y a eu vernissage de l’asphalte, des pierres, des cailloux, de la poussière.
Renversement.